Commentaire de madelife (10/03/2009 13:02) :
Salut mon petit dragon.
J'ai lu avec beaucoup d'attention ton article sur ce sujet si
sensible. Il m'a touché.
Dans ma jeunesse, je m'étais liée d'amitié avec une fille de mon
âge. En plus c'était bien, c'était ma vosine, nous allions à
l'école ensemble, on se racontait tout, on se voyait le mercredi
après-m. Avec elle, j'ai joué à ma première barbie, fumée ma première
clope, bu mon premier café dans un bar, bref, des trucs de petites
gonzesses...Ensuite, nos chemins se sont détournés, après le lycée. Hapée
chacune de notre côté dans notre train train de première bonne femme, la
vie à deux, le travail, une maison, la découverte de gens différents..bref,
nous ne nous voyions presque plus, ensuite, des problèmes de familles, de
ruptures, d'histoires ratées nous ont fait prendre des chemins
différents. Mais, je pensais souvent à elle, persuadée que de son côté,
elle était bien, heureuse, avec quelqu'un....j'ai appris à ma
grande stupeur, qu'elle avait fait plusieurs tentatives de
suicides...mais qu'elle avait supliée ses parents de ne jamais
m'en parler...jusqu'à ce fameux mois de juin...où pour être sûr
d'en finir, elle se jeta d'un pont, si haut, qu'elle ne se
rata pas. A ce moment là, mon coeur à failli défaillir, j'étais
bouleversée, animée par une sorte d'émotion bizarre faite de
tristesse, de haine, de questions de toutes sortes, pourquoi? pourquoi
a-t-elle fait çà ? pourquoi je n'en ai rien su? pourquoi
n'étais-je pas présente pour l'aider? Avec le temps, j'ai pu
répondre à certaines questions, il ne s'agitssait pas de lâcheté mais
de désespoir face à un destin qui lui était promis, qu'on avait décidé
pour elle, et qu'elle n'avait pas choisi....mais le pire là
dedans c'est que je me suis toujours demandée pourquoi elle n'a
pas voulu me donner une chance de l'aider....et j'en suis restée
là.
A chaque étape importante de ma vie, et aussi dans les moments où
j'aurais besoin de lui raconter des choses, de me confier....et bien
elle n'est pas là...le souvenir de sa présence, de son visage me hante
souvent. Persuadée dans ma jeunesse, que nous partagerions encore des tats
de choses et pour longtemps. Mais malheureusement, elle en a décidé
autrement. Pour me consoler de cette absence, je me dis, qu'elle me
regarde de là haut, qu'elle doit aussi bien se marrer, que compatir
dans mes joies et mes peines. Parfois aussi, je m'imagine ce
qu'elle aurait pu me dire pour me remonter le moral ou les bretelles
quant je déconne...A la suite de cette déchirure, je n'ai jamais plu
été proche d'aucune fille, instinctivement, je n'arrive pas à me
lier profondément d'amitié avec quelqu'un, la douleur, le doute,
et ce côté solitaire dans lequel je me complait m'auto-suffise.
J'ai des relations de travail, des potes, mais je n'aurai plus
jamais de vrai amie. J'ai pourtant essayer. A maintes reprises,
j'ai donné, donné, et suis toujours restée sur ma faim, en attendant
de recevoir, tout comme elle le faisait sans modération pour moi.
C'est dur, car, je la consédérais comme une soeur et par moment, je me
sents comme si j'avais une jambe en moins.
Avec les années, je ne lui en ai plus voulue, j'ai grandie. Dans mon
corps, dans ma tête, j'essaie de mener ma petite vie, de suivre mon
bonhomme de chemin, en faisant confiance en mon instinct et en regardant là
haut, comme on dit, de temps en temps, en me contentant de dire, tout bas
"ah si seulement t'étais là"....et en me raccrochant à nos souvenirs.
Oui, je la porterai toujours dans mon coeur, elle fait partie de moi, je
continuerai à l'aimer, à imaginer ce qu'aurait pu être sa vie si
elle avait resistée, à me dire que peut-être finalement là où elle est
maintenant, elle se sent mieux, en paix.................................
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